Les optimistes super cool de la vie [Mizu]

Les tensions ne faisaient que s'intensifier entre les différents clans et Canna n'aimait pas ça. Déjà parce qu'elle n'en comprenait pas les raisons. Qu'en était la cause, qu'en était le but? Des questions sans réponse. Ensuite parce qu'elle ne pouvait rien y faire. Elle n'était que la petite blonde naïve, infantilisée par son optimisme et son innocence ; ils pensent qu'elle n'a jamais grandi, sans imaginer que c'était un choix de vie. Protégée par ceux qui pensent qu'elle tarde juste à comprendre que l'homme est mauvais, et dénigrée par ceux qui le sont. Ce n'est pas grave, ils ont le droit de se tromper. Il fallait une crise de conscience générale : ce n'est pas le mal qui allait les sauver. Parce qu'il n'a jamais sauvé personne. Regardez comment il voue la perte de celles et ceux qui tombent dedans. Canna avait un exemple assez précis: Tina. Plus elle s'y enfonce, plus elle en devient un horrible monstre : elle s'échine à l'horreur mais la fin est la même. La mort. Qui se souviendra d'elle dans 20, 100, 1000 ans ? Elle est seule et provoque sa propre solitude, c'est vain. Le mal est vain. Et...

"Aie!"

Perdue dans ses pensées elle venait de se prendre un des lampadaires qui saupoudrait le jardin. Tient, le jardin. ça faisait longtemps qu'elle n'y avait pas mit les pieds. C'est marrant, elle pense à Tina et atterri dans l'endroit qui concentre le plus de roses. Ah, ah.
Canna ne savait plus trop où donner de la tête. En fait, elle était épuisée. Elle croyait à l'existence du Bien en chacun, mais... Il y en avait trop peu. En fait, là, il n'y en avait pas du tout, et ça ne l'arrangeait pas beaucoup.
Alors elle se posa sur un banc, le regard rêveur, la pensée chaotique. Il fallait chasser ces pensées intruses trop compliquées et assez ennuyeuse pour sa santé mentale. Regarder le ciel devrait l'aider è_é .

Mizuri c'était réveillé le matin même. De lourdes sueurs froides coulant le long de son front, les yeux grand ouverts et inquiets. Il serrait son drap de toutes ses forces, par peur? Réflexe? Angoisse?
Doucement il avait levé les yeux vers la glace face à lui pour constater la crispation complète de son corps, le seul souvenir du cauchemar, ou bien du rêve qu'il venait de faire était une ombre, pas exactement une ombre, mais pleins d'ombres. Il n'arrivait pas à se souvenir du reste, mais que lui arrive t'il depuis ce jour là?

Il s'empressa de se lever s'habillant sans prêter attention à ce qu'il mettait, il lui fallait des réponses, et qui de mieux qu'un kurasu pourrait les lui donner? Après tout, c'est là bas qu'il c'est réveillé complètement amnésique !
Il ouvrit ses volets et le soleil inonda la pièce de sa douce chaleur, refermant brutalement les paupières du Tochi surpris. Peut être, il aurait du commencer par regarder l'heure avant de se précipiter de la sorte.
Quoi qu'il en était, le regard vert émeraude du sous chef prit soudainement une autre tournure, il admirait de sa fenêtre le soleil et le ciel d'un bleu si pur, son sourire se reforma doucement sur son visage juvénile.
Il regarda de nouveau son miroir, penchant doucement la tête sur le côté. Oui il était encore en vie, malgré les pansements, malgré les plaies. D'ailleurs certaines restent de "bons souvenirs", comme son bandage sur le poignet, il avait aidé quelqu'un, et pas n'importe qui, une personne importante à ses yeux. Camille Kaonai.
Repenser à cette fille le fit continuer de sourire, elle devait aller beaucoup mieux elle aussi et profiter de la vie désormais, alors pourquoi le Tochi s'inquièterait? Autant profiter de cette journée, après tout ce n'était qu'un mauvais rêve, à tout les son amnésie et ses blessures étaient dû à une chute dans les escaliers.
Ajustant une dernière fois le pansement de son arcade, le sous-chef sortit de son dortoir et laissa ses jambes le guidait où elle le désirait. Il finit dans les jardins ou un bruit de choc métallique attira son attention, il tourna la tête pour apercevoir un autre visage enfantin rencontré nonchalamment un lampadaire.
Regardant une nouvelle fois son bandage au poignet il inspira, gardant toujours son sourire. Peut être qu'il allait enfin se rendre utile aujourd'hui !
Il se rapprocha de la personne qu'il regardait et la vit s'asseoir sur un banc avant de regarder le ciel azur.
Une fois posté devant elle il ne savait pas trop quoi faire pour signaler sa présence à la jeune fille. Agiter les bras? Non il semblerait être fou. Lui dire quelque chose? Oui mais quoi ? Sans prendre le temps de réfléchir il lança :

"J'ai jamais essayé de compter les nuages..."

Puis en regardant les yeux de la jeune fille descendre vers lui, il dit en souriant de toutes ses dents :

"Euh... Je vous ai vu vous cogner, vous allez bien?"

Le tout en mettant les mains dans ses poches, se demandant qu'elle allait être la réaction de l'inconnue...

Un certain brun l’avait remarquée et s’était posté devant elle. Vaguement interloquée, elle ne réagit pas pour autant, le nez toujours dans le ciel. Elle regardait les nuages, les oiseaux qui passaient, le ciel. Elle avait l’air assez stupide dans cette position mais elle avait l’habitude, ça ne l’avait jamais dérangée. Elle attendait une réaction de sa part, ne voulant cette fois pas faire le premier pas comme d’habitude. Aujourd’hui, elle était lasse de faire sa Canna, un point c’est tout.

"J'ai jamais essayé de compter les nuages..."

La tête posée sur le rebord du banc, elle baissa d’abord son regard, avant de remonter lentement sa tête entière vers son interlocuteur, intéressée. C’était plutôt drôle comme moyen de commencer une conversation, surtout quand justement on avait terminé par compter ces nuages, alors que cette action était vaine et d’un non-sens complet.
Son visage lui disait quelque chose. Un brun… Mizuri ? Camille lui en avait déjà parlé. Enfin, elle espérait que ce soit lui, après tout elle n’en savait rien. Mais elle en appréciait le sourire, ça changeait de toutes les têtes mornes qu’elle croisait par paquets de cent (et de celle stoïque qu’elle voyait chaque matin plaquée sur sa cousine adorée, heureusement Xie rattrapait le coup). Elle se souvenait qu’elle lui en avait parlé en bien, enfin vu l’état de la mémoire de Canna, peut être que pas du tout.

"Euh... Je vous ai vu vous cogner, vous allez bien?"

Canna ria un petit peu. Elle entendait cette question 120 fois par jour minimum mais appréciait toujours qu’on le lui demande. Il était à priori sympathique, c’est agréable.

« Ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude tu sais, je n’ai plus mal à force ! Et ne me vouvoie pas, je suis moins vieille que toi x_x »

Elle tata la bosse qui grossissait sur son front, et une légère lumière blanche la fit disparaitre. Elle observa alors un peu plus le brun. Des pansements, un sur l’arcade, et un sourire honnête sur un visage qui n’avait pas passé une bonne nuit, enfin c’est ce qui lui semblait.
Elle se leva alors et, ses mains sur les épaules du brun, lui rendit son sourire.

« Je suis Canna Kaonai. Et permet moi de te dire que de nous deux, celui qui va le moins bien, c'est toi »

Elle posa sa main sur son front, son arcade plus particulièrement, et enleva doucement le pansement, très délicatement, avant que la même lumière blanche enveloppe la blessure et ne la fasse disparaitre. Elle ne le connaissait pas, mais bizarrement, elle sentait qu’ils allaient bien s’entendre, et c’était en tout cas ce qu’elle souhaitait vivement. Ses mots dépassèrent sa pensée, elle voulait s'en assurer ;

« J'aimerai qu'on s'entende bien, tout les deux, même si ça pourrait être notre seule rencontre. Tu es d'accord ? »

Et luis tendis sa main.

A sa question, la jeune fille ria tout simplement. Euh il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas? Arquant un sourcil pour faire preuve de son incompréhension il écouta la réponse de l'inconnue et continua de sourire simplement, elle était donc maladroite? Et on le jugeait souvent de stupide... Quelle ironie du sort, il ferma a moitié les yeux amusé de cette situation. Il ne repensait plus du tout à son réveil ni à ce cauchemar, il était bien là où il était.

Cependant ce qu'elle fit par la suite surpris le jeune homme. Elle soigna sa bosse en un éclair grâce à son pouvoir, c'était la première fois depuis longtemps qu'il n'avait pas été surpris dans le lycée. C'est vrai, il connaissait l'existence des kurasus et il était une connaissance de leur cheffe, cependant il n'avait jamais vu une guérison à l'oeuvre, même la lumière que dégageait le pouvoir était pleine de vie, ce qui émerveilla le jeune brun ! Sa lueur de niaiserie grandit au sein de son regard, il en fallait encore moins que d'habitude aujourd'hui...
Juste après elle se leva et plaça ses mains sur les épaules du sous-chef, deuxième surprise. Il ne s'attendait pas à ce qu'on le touche de la sorte, il n'était guère habitué à ce genre de rapprochement. Elle sourit et énonça son nom, Kaonai ! Elle était de la même famille que Camille?
La seconde partie de sa phrase attira son attention encor eplus que la première, il avait une salle tête? Il pensait pourtant aller bien, il ne se sentait pas blessé, juste un peu fatigué.
Pendant qu'il divaguait il n'avait pas remarqué que la jeune fille était en train de lui enlever le pansement, il se mit à loucher à moitié lorsque la lumière blanche apparut et fit disparaître ce qui restait de la plaie. Ce pouvoir était merveilleux, il passa son index sur la peau, il n'avait même pas de cicatrices. Il allait la remercier quand elle lui coupa la parole pour lui demander de bien s'entendre.
Mizuri réagit spontanément, il attrapa la main qui lui été tendu et saisit même la deuxième :

"-Kaonai, vous connaissez alors Camille? Elle va bien? Enfin je tiens à vous remercier pour la blessure, je ne pensais pas que c'était faisable ! Canna... "

Il continua de sourire en tenant ses mains, euh cette situation était peut être anormale en fait, alors il termina son petit discours très rapidement :

"- Il n'y a aucune raison qu'on ne s'entende pas n'est ce pas? Alors moi je suis d'accord avec vous, euh toi... Désolé c'est la politesse qu'on m'a appris il y a pas mal de temps... Enfin bref je m'écarte."

Il lâcha les mains et se frotta la tête tout légèrement gêné, accompagnant le tout d'un simple rire.

"Et bien voilà, on s'entend bien, euh... On fait quoi maintenant?"