Noël chez les Kanra (pv Kain)

Azuki,
À l’occasion des fêtes qui approchent, ta mère et moi avons pensé t’inviter à la maison quelques temps.. Tu peux emmener celui que tu as trouvé pour remplacer le jeune Kitamura. Ce sera une joie pour nous de le rencontrer.
Au plaisir,
Ton père.

En soupirant, la brunette replia la petite carte qu’elle venait de recevoir et se mordit la lèvre. Il n’y avait que l’illustre Hideki Kanra pour adresser un billet aussi froid à sa fille qu’il n’avait pas vu depuis au moins deux ans et qui, tout récemment, avait perdu son fiancé. Au fond d’elle-même, elle n’avait pas la moindre envie de retourner chez elle après tout ce temps, mais d’un autre côté… Elle avait toujours eu assez peur de ses parents, et n’osait pas leur refuser quoique ce soit.

Elle sortit de sa chambre, évitant le regard inquisiteur d’Oz qui, couché à ses pieds, redressa la tête pour suivre son déplacement, puis elle referma la porte derrière elle et se rendit dans la salle commune des Kaminari, là ou Kain se trouvait, lisant en compagnie de quelques membres occupée à faire leurs devoirs ou à réviser pour les examens finaux d’avant le congé des fêtes. Azuki s’avança et vint enlacer son copain par derrière, essayant de lire par-dessus son épaule.

- Il y a quelque chose dont j’aimerais te parler, tu as deux minutes ? Lui demanda-t-elle à l’oreille.

Elle entraina le blond derrière elle, à sa chambre histoire d’avoir un peu d’intimité. Puis, elle s’installa sur son lit et lui présenta le mot qu’elle avait reçu de son père.

- Ça te dirait de venir… rencontrer ma famille, pour Noël ?

Elle-même n’était pas convaincue du bien-fondé de cette idée, mais quelque chose lui disait que si elle refusait cette invitation, elle n’aurait plus jamais aucun contact avec les Kanra, et ce n’était pas non plus quelque chose qu’elle voulait. Elle aimait sa sœur, même si c’était souvent la pire des pestes, et ses parents n’étaient pas non plus les pires que la planète ait portés…

- Je crois que ça pourrait… hum… être amusant ! Ajouta-t-elle en se rendant compte que la simple invitation qu’elle lui avait montrée n’était peut-être pas la meilleure façon de lui donner envie de venir.

Elle priait pour qu’effectivement, ce soit le cas.

Je regardai les élèves étudier et faire leur devoir comme un bon mentor. Certains me demandent de l’aide, de temps a autre et c’est avec joie que je répondais à leurs questions. Que ce soit des maths ou encore de question d’intérêt général, ça m’aidais à me remémorer toute la matière apprise, alors pourquoi refuserais-je?

Ma jolie copine arriva derrière moi sournoisement, en réalité je ne faisais aucunement attention à mon environnement, et m’enlaça. Je posai une main sur sa joue pour la caresser amoureusement pendant qu’elle me demandait si j’avais deux minutes pour me parler de quelque chose. Est-ce que je devais m’inquiété? Avoir peur, peut-être? Probablement un mélange des deux. En espérant qu’elle ne me demande pas quelque chose du genre. ‘’Est-ce que tu voudrais bien venir rencontrer ma famille pour Noel?’’.

Nous allâmes donc dans ma chambre, histoire d’avoir un peu plus d’intimité. Elle s’assit donc sur mon lit et je la regardai de mes yeux bleus. Elle me montra un petit mot écrit par un homme, en me demandant si je voulais aller passer Noel chez sa famille. D’ailleurs, le papier avait comme… fait un peu mal à mon orgueil. C’était cru et on voyait clairement que la personne ayant écrit ça était… ignorant. Comme si j’étais seulement un remplaçant d’un gars mort et inutile.

L’expression sur le visage d’Azuki voulait pas mal tout dire. Elle-même semblait penser que me présenter à ses parents étaient une mauvaise idée, mais honnêtement après y avoir réfléchi un peu, je trouvais que l’idée était plutôt chouette.

-En effet, je pense que ce serait vraiment très divertissant. Dis-je avec un petit sourire mystérieux. Cependant, je ne suis pas responsable si t’es parents ont une mauvaise impression de moi après ce voyage. Déjà que je commence à -15 sur une échelle de 1 à 10 de comment il m’aime bien. Dis-je avec mon air taquin.

J’allais vers mon garde-robe et je l’ouvris. D’un regard inquisiteur, je passai en revu mes différents accoutrements.

-Je vais devoir m’habiller chic, n’est-ce pas? Demandais-je sérieusement. Tu veux bien m’aider à choisir ce que je vais porter là-bas? Ah et on part quand? Terminais-je en continuant de regarder, sans rien vraiment trouver que j’aurais pu qualifier d’assez snob pour être utiliser là-bas.

- Je crois que ça pourrait…hum… être amusant !

Azuki elle-même n’en était pas convaincue, mais son père semblait terriblement vouloir le rencontrer, donc elle s’y était résolue, un peu sur a défensive. Restait à voir ce que son copain penserait de tout cela.

Kain parut d’abord un peu réticent, puis après mûre réflexion, il lui lança, avec ce sourire rien qu’à lui qui ne manquait jamais de la faire fondre :

- En effet, je pense que ce serait vraiment très divertissant. Cependant, je ne suis pas responsable si tes parents ont une mauvaise impression de moi après ce voyage. Déjà que je commence à -15 sur une échelle de 1 à 10 de comment ils m’aiment bien.

Azuki eut un petit rire à cette remarque. Il était inutile de le nier, sa famille n’était pas des plus accueillantes, et ses parents feraient sans doute tout ce qui était en leur pouvoir pour lui faire sentir leur répulsion à son égard. Sur ce plan, leur séjour ne risquait pas d’être une partie de plaisir.

Le grand blond se dirigea ensuite vers sa penderie et lui demanda ce qu’il devrait porter, et quand était le départ.  Azuki lui sourit, heureuse de voir qu’il prenait ça avec humour, et se leva pour venir le rejoindre.

- Il te faudrait… un costume. Dit-elle en l’évaluant du regard. Noir, de préférence. Et, hum… tu aurais une cravate, bleue, par hasard ? Histoire de mettre tes yeux en valeur ?

***

La demeure Kanra était à l’image de ses maîtres : terriblement hostile. Tous les murs étaient peints de couleurs ternes, chaque pièce était décorée de la façon la plus moderne qui soit, et nulle ne contenait la moindre touche de chaleur.

En arrivant devant l’imposante bâtisse, Azuki prit la main de Kain dans la sienne, la serra très fort.

Elle cogna ensuite, et une domestique vint leur ouvrir.

- Oh bien sûr. Dit la jeune femme aux allures de secrétaire. Monsieur Kanra va vous recevoir dans un instant.

Elle les conduisit dans un petit salon peint en gris, meublé d’un simple foyer électrique et de quatre fauteuils blancs, immaculés. Une fois qu’elle eut laissé les deux lycéens, l’employée ressortit sans rien dire. Azuki invita son copain à prendre place dans l’un des fauteuils, puis balaya la pièce du regard avec nostalgie. Jamais elle ne pensait pouvoir un jour revenir dans cette maison…

Au bout d’un moment, des bruits de pas se firent entendre dans le corridor et quelqu’un se présenta sur le seuil de la porte. Par contre, cette personne était tout sauf monsieur Kanra. Il s’agissait d’une jeune femme dans la vingtaine, aux longs cheveux noirs lui tombant jusqu’aux hanches. Elle portait un short de jogging et un haut de sport, laissant voir son nombril et son ventre plat. Sa peau mate était recouverte d’une fine pellicule de sueur, comme si elle revenait d’un entrainement exigeant.

En voyant Azuki, son regard s’illumina.

- Azuuu ?!

Elle se jeta à son cou et manqua de la faire tomber, lui déclamant combien elle lui avait manqué et comme elle était heureuse de la revoir. La brunette aussi était contente de revoir sa sœur, naturellement, mais elle aurait préféré qu’elle soit un peu plus, hum… habillée ?

L’ainée des Kanra remarqua alors Kain, dans le fauteuil d’en face. Elle le dévisagea de la tête aux pieds, avant d’étirer les lèvres en un charmant sourire (de prédatrice, selon Azuki).

- Bonjour… Lui dit-elle en approchant de lui. Vous êtes celui dont ma petite sœur refusait de prendre une photo à son insu, je présume.

Sa cadette eut envie de se frapper la tête contre le mur.

- Et bien, je suis contente qu’elle ne l’ait pas fait, au fond. Poursuivit-elle en s’installant dans le fauteuil juste à côté, sans aucune pudeur. Je suis sûre que l’effet sur une photo aurait été nettement moins fort que celui en tête à tête.

Elle lui tendit la main pour qu’il la serre, par-dessus l’accoudoir.

- Je suis Kyoko, enchantée.